Publié le
novembre 18, 2024

Les 3 raisons qui font de la jeunesse africaine l’atout majeur du développement Africain

L’Afrique est aujourd’hui le continent le plus jeune du monde, avec plus de 60 % de sa population âgée de moins de 25 ans. D’ici 2050, ce potentiel démographique atteindra un nouveau sommet, avec plus de 830 millions de jeunes, représentant plus d’un quart de la population mondiale. Ce vivier de jeunes talents, souvent décrits comme la “force vive” du continent, constitue une opportunité unique pour dynamiser l’économie, promouvoir l’innovation et répondre aux défis du développement durable.

Découvrez dans cet article pourquoi la jeunesse africaine est un levier incontournable pour l’avenir du continent, à condition qu’elle soit correctement valorisée et soutenue.

1. La jeunesse africaine : un potentiel démographique immense et en pleine croissance

Les projections démographiques montrent que d’ici 2050, la population africaine devrait doubler pour atteindre 2,5 milliards d’habitants, dont la majorité sera encore constituée de jeunes. L’Afrique représentera ainsi plus d’un quart de la population mondiale. Cette forte croissance démographique place le continent au cœur des enjeux mondiaux du XXIe siècle. En effet, alors que d’autres continents font face au vieillissement de leur population et à une diminution de la main-d’œuvre active, l’Afrique pourra compter sur sa jeunesse pour dynamiser son économie et répondre aux défis du développement durable.

Prenons l’exemple du Nigéria, le pays le plus peuplé d’Afrique, où environ 43 % de la population a moins de 15 ans. Avec une population totale de plus de 220 millions d’habitants, le Nigéria pourrait devenir l’un des moteurs économiques du continent, à condition de bien investir dans sa jeunesse. À une plus petite échelle, l’Ouganda illustre également ce phénomène : avec une population d’environ 48 millions d’habitants, 75 % sont âgés de moins de 30 ans. Ce potentiel jeune est une véritable force pour l’avenir du pays, tant sur le plan économique que social.

Le défi de transformer ce potentiel en richesse

Ce potentiel démographique unique représente une opportunité incroyable pour l’Afrique, mais seulement si des investissements adéquats sont réalisés dans l’éducation, la santé et la formation professionnelle. Les jeunes Africains sont non seulement nombreux, mais ils sont également résilients, créatifs et aspirent à une meilleure qualité de vie. Il devient donc impératif de leur fournir les outils nécessaires pour réaliser leur plein potentiel et pour contribuer activement à la transformation de leur continent.

Ainsi, la jeunesse africaine n’est pas seulement une opportunité démographique. Elle est au centre du développement durable de l’Afrique, avec la capacité de relever les défis environnementaux, économiques et sociaux qui se présentent aujourd’hui et dans le futur.

2. La jeunesse africaine : Un potentiel de main-d’œuvre immense mais sous-exploité

En Afrique, la population active est extrêmement jeune. Mais selon la Banque africaine de développement, environ 60 % des chômeurs en Afrique subsaharienne sont des jeunes.

Cela signifie que des millions de jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail, prêts à contribuer à l’économie de leurs pays. Cependant, une grande partie de cette population reste sans emploi, ou sous-employée dans des emplois informels, précaires, et peu rémunérés.

L’absence d’opportunités économiques signifie que de nombreux jeunes se retrouvent « à glander », sans occupation productive. Les rues des villes africaines sont remplies de jeunes diplômés ou non, qui, faute d’emplois décents, se trouvent à effectuer des petits boulots informels, ou à ne rien faire du tout. Le manque de perspectives pousse même certains à envisager l’émigration ou à rejoindre des mouvements criminels ou extrémistes, cherchant désespérément une sortie à leur frustration.

“Une part croissante des jeunes Africains envisage de quitter leur pays, avec près de six jeunes sur dix affirmant qu’ils sont “très susceptibles” ou “plutôt susceptibles” de penser à émigrer vers un autre pays dans les trois prochaines années.” – African youth survey 2024

Le sous-emploi des jeunes africains : un gâchis de talents

Le sous-emploi est un problème majeur en Afrique. Des millions de jeunes, même diplômés, ne trouvent pas d’emplois correspondant à leurs qualifications. Au Kenya, par exemple, malgré un taux de scolarisation élevé, environ 39% des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont sans emploi ou sous-employés en 2023, selon des études locales.**

Dans les zones rurales, comme dans les comtés de Turkana et de Garissa, la situation est encore plus critique, avec des jeunes contraints à des activités informelles ou des emplois précaires, souvent dans l’agriculture de subsistance. Le manque d’opportunités économiques, notamment en dehors des grandes villes comme Nairobi et Mombasa, accentue le phénomène de migration interne vers les zones urbaines, où les jeunes espèrent trouver de meilleures opportunités, mais se retrouvent souvent déçus par le manque d’emplois formels.

Le manque d’opportunités et le sous-emploi ne concernent pas seulement les jeunes peu qualifiés. De nombreux jeunes diplômés, après des années d’études, ne parviennent pas à intégrer le marché du travail. En Afrique du Sud, où environ 6 millions de jeunes sont au chômage, même ceux ayant suivi des études supérieures peinent à trouver un emploi. Ce phénomène est alarmant, car il reflète non seulement une inadéquation entre le système éducatif et les besoins du marché du travail, mais également une incapacité à offrir des débouchés à une jeunesse pourtant volontaire.

Un avenir inquiétant si rien n’est fait

Si rien n’est fait pour corriger cette tendance, le nombre de jeunes sans emploi continuera d’augmenter de manière exponentielle. Chaque année, plus de 10 à 12 millions de jeunes Africains rejoignent le marché du travail, mais seuls 3 millions trouvent un emploi. Ce décalage croissant met en lumière l’urgence de mettre en place des politiques actives pour encourager la création d’emplois et l’entrepreneuriat des jeunes.

La situation pourrait également être exacerbée par la croissance démographique continue. Si des investissements massifs dans l’éducation, la formation professionnelle adaptée et l’innovation ne sont pas faits, une génération entière de jeunes Africains risque d’être perdue, freinant ainsi le développement durable du continent. Il devient alors urgent d’agir pour transformer ce potentiel en un moteur de croissance économique.

3. La jeunesse africaine en action : l’espoir d’un avenir meilleur

En dépit des obstacles, la jeunesse africaine ne cesse de démontrer son dynamisme et son ambition. Avec un âge médian d’environ 19 ans, l’Afrique est le continent le plus jeune au monde, et cette jeunesse est bien consciente du rôle qu’elle a à jouer dans la construction de son avenir. Un sondage mené par l’Afrobaromètre montre que près de 60 % des jeunes africains souhaitent jouer un rôle actif dans la vie politique et économique de leurs pays. Malgré des taux élevés de chômage, les jeunes continuent de se former, d’entreprendre, et de chercher des moyens créatifs pour transformer leurs situations.

L’essor des mouvements de jeunes africains : une demande de changement impossible à ignorer

Partout sur le continent, les jeunes refusent de rester passifs et revendiquent un meilleur avenir. Qu’il s’agisse de lancer des entreprises sociales, de créer des start-ups technologiques ou de mener des campagnes pour la justice climatique, la jeunesse africaine fait preuve d’un engagement qui ne peut plus être ignoré.

En 2023, plus de 77 % des jeunes interrogés dans un sondage mené par Afrobaromètre ont exprimé leur mécontentement face à la manière dont leurs gouvernements répondent à leurs besoins, soulignant leur demande pressante de réformes politiques et économiques. Ce mécontentement est couplé à une mobilisation active, avec des jeunes africains qui s’engagent dans des organisations civiles, des projets entrepreneuriaux, et des mouvements sociaux pour faire entendre leurs voix.

Aujourd’hui des mouvements menés par des jeunes émergent et attirent l’attention sur les inégalités, la corruption, le manque de transparence et les droits sociaux :

  • #RejectFinanceBill2024 (Kenya) : Ce mouvement est né de la frustration croissante des citoyens kenyans à l’égard des augmentations d’impôts prévues dans le projet de loi de finances de 2024. Les jeunes, en particulier, se sont mobilisés via les réseaux sociaux pour dénoncer ces hausses, jugées insoutenables dans un contexte d’inflation et de chômage élevé. Leur objectif est de forcer le gouvernement à reconsidérer le projet de loi et à adopter des réformes fiscales plus équitables.
  • #EndBadGovernance (Nigeria) : En août 2024, Ce mouvement a été déclenché par des frustrations liées aux conditions économiques difficiles, notamment l’augmentation du coût de la vie, les hausses des prix du carburant et la gestion inefficace du gouvernement. Les jeunes, réclamaient un changement fondamental dans la manière dont le pays est dirigé, exigeant plus de transparence, d’équité et de meilleures conditions de vie.

Un avenir façonné par la jeunesse africaine

Cette nouvelle dynamique prouve que la jeunesse africaine est le centre même du développement durable du continent. Alors que les jeunes continuent de revendiquer leurs droits et de s’organiser pour un avenir meilleur, il devient clair que l’Afrique ne peut se développer sans exploiter pleinement le potentiel de sa jeunesse. Ces jeunes, armés de résilience, de créativité et d’un esprit entrepreneurial, sont en train de redéfinir le paysage socio-économique et politique du continent.

Leur engagement montre que l’Afrique est à un tournant crucial : en soutenant cette jeunesse éveillée et en répondant à leurs attentes, nous pourrons assurer un avenir prospère et durable pour tout continent.

“Venez on sème”

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